La sous-traitance dans les marchés publics : cadre juridique, enjeux et bonnes pratiques

Publié le 28 mai 2025 à 14:11

La sous-traitance constitue un outil essentiel dans l’exécution des marchés publics, en permettant au titulaire principal de confier à un tiers l’exécution d’une partie du marché. Encadrée par le Code de la commande publique, cette pratique doit répondre à des exigences strictes, tant en termes de régularité juridique que de transparence.

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1. Définition et cadre réglementaire

Selon l’article L2193-1 du Code de la commande publique, « la sous-traitance est l'opération par laquelle un entrepreneur confie, sous sa responsabilité, à un autre entrepreneur appelé sous-traitant, l'exécution de tout ou partie du marché public conclu avec le pouvoir adjudicateur. »

La sous-traitance est libre mais encadrée. Pour être régulière, elle doit faire l’objet d’une acceptation expresse par le pouvoir adjudicateur et d’un agrément des conditions de paiement du sous-traitant. Ces formalités sont généralement effectuées lors de la remise de l’offre ou, à défaut, en cours d’exécution du marché via un avenant.

2. Les obligations du titulaire et les droits du sous-traitant

Le titulaire du marché reste seul responsable de la bonne exécution des prestations, y compris celles réalisées par ses sous-traitants. Il doit donc :

  • Assurer le suivi de l’exécution sous-traitée,

  • Garantir la conformité des prestations sous-traitées avec les exigences du marché,

  • Veiller au respect des délais et des normes techniques.

Le sous-traitant, une fois agréé, bénéficie de droits propres : il peut notamment demander le paiement direct par l’acheteur public si le montant de sa prestation dépasse le seuil fixé réglementairement (actuellement 600 € TTC).

3. Sous-traitance déclarée vs sous-traitance occulte

Il convient de distinguer deux formes :

  • La sous-traitance déclarée : conforme au droit, elle donne lieu à une demande d’acceptation/agrément. Elle garantit la transparence et la traçabilité des intervenants.

  • La sous-traitance occulte : interdite, elle expose le titulaire à des sanctions contractuelles, voire à une résiliation du marché. Elle prive le sous-traitant de tout recours direct auprès du pouvoir adjudicateur.

4. Enjeux stratégiques pour les entreprises

Pour les entreprises titulaires, la sous-traitance permet de :

  • Mobiliser des compétences spécifiques non détenues en interne,

  • Répondre à des exigences techniques complexes,

  • Optimiser les délais d’exécution.

Elle doit cependant être anticipée et encadrée dès la réponse à l’appel d’offres pour éviter toute difficulté en cours d’exécution.

Pour les sous-traitants, il s’agit souvent d’une opportunité d’intégrer les marchés publics via des relations de partenariat avec des opérateurs plus expérimentés.

5. Bonnes pratiques contractuelles

  • Déclarer la sous-traitance dès le dépôt de l’offre (DC4 + acte d’engagement),

  • Vérifier la solvabilité juridique et financière du sous-traitant,

  • Encadrer les relations contractuelles dans une convention de sous-traitance,

  • Assurer une bonne coordination sur le terrain.

Conclusion

La sous-traitance est un levier précieux d’efficacité dans les marchés publics, à condition de respecter le cadre réglementaire. Elle suppose un haut niveau de rigueur contractuelle, une transparence dans la relation tripartite (acheteur – titulaire – sous-traitant) et une vigilance accrue face aux risques juridiques liés aux pratiques non conforme.

 

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